Nenad Vukanic, « nous avons pris une claque »
Interview de Nenad Vukanic
entraineur de l’équipe de France masculine
L’équipe de France masculine a assuré l’essentiel, le week-end dernier, en allant chercher sa qualification pour les Championnats d’Europe de Budapest, en janvier prochain. Nous en avons profité pour nous entretenir avec le coach, Nenad Vukanic, afin qu’il nous parle de ce tournoi et des prochaines échéances de l’équipe de France.
France Water-Polo : Vous avez assuré l’essentiel en vous qualifiant mais la dernière défaite pourrait avoir des conséquences sur le tirage au sort des Championnats d’Europe. Quel est votre bilan de ce tournoi de qualification ?
Nenad Vukanic : Cette défaite ne change rien au tirage au sort des championnats d’Europe car il y aura trois chapeaux et les huit équipes qualifiées lors des phases de qualification seront toutes dans le troisième. Mais ce n’est pas une excuse pour expliquer la défaite. Nous sommes très déçus. Nous nous étions pourtant très bien préparés. Nous avons bien joué les deux première périodes et menions 4-5 peu avant la mi-temps. Leur égalisation à la dernière seconde nous a fait mal. Nous avons craqué en troisième période et cela nous a couté le match. Les slovaques ont fait preuve de plus de motivation. Nombreux sont ceux qui jouent dans le championnat français et ils avaient à coeur de nous battre et de nous montrer leur valeur. Nous avons pris une claque avec cette défaite et nous devons nous remobiliser. Nous avons encore un match officiel, en World League en Russie, en décembre prochain et ce rendez-vous sera très important pour notre préparation.
Malgré tout, le côté positif de ce tournoi est d’avoir obtenu notre qualification.
FWP : On a vu quelques changements par rapport à la saison dernière comme l’arrivée d’Uros Kalinic, la nouvelle sélection de Nicolas Missy, le retour d’Alexandre Camarasa. Quelle sera l’équipe qui ira à Budapest en janvier prochain ?
NV : Il y a d’autres joueurs qui sont potentiellement sélectionnables mais j’ai déjà une idée sur l’équipe. Je les connais tous et je sais de quoi il sont capables. C’est de plus en plus clair dans ma tête, beaucoup plus qu’à mes débuts. On va continuer dans la logique de préparer le Jeux Olympiques de 2024 en mettant des jeunes tout en s’appuyant sur certains joueurs d’expérience pour les aider à grandir. Quoiqu’il en soit, nous avons jusqu’au mois de décembre pour construire la meilleure équipe possible pour ces Championnats d’Europe, la World League et le Tournoi de Qualification Olympique.
FWP : Vous avez testé pour la première fois, de manière officielle, les nouvelles règles. L’adaptation n’a pas été trop difficile ?
NV : On a participé à deux tournoi cet été et avons déjà pratiqué ces nouvelles règles. Certains joueurs ont aussi joué des compétitions internationales et les cernent de mieux en mieux. Mais il faut encore travailler, surtout défensivement. La philosophie reste cependant la même à savoir qu’il faut du travail, de l’intelligence et du respect.
FWP : Est ce que ces nouvelles règles favorisent le jeu français ?
NV : Elles peuvent, quelque sorte, nous favoriser. Le coup franc à 6 mètres, par exemple, est une bonne chose pour nous. Nous n’avons pas autant de gros tireurs que les grandes nations comme la Serbie, la Croatie ou la Hongrie, et cette règle contribuera surement à diminuer les coups francs directs.
Mais à l’inverse, le passage à deux temps mort au lieu de quatre nous défavorise. Dans les grands matchs, lorsque le score est serré, nous avons besoin de beaucoup communiquer avec les joueurs pour les maintenir à leur plus haut niveau et la suppression de deux temps mort ne nous permettra plus de les réunir autant.
FWP : Quelles sont les chances de la France de se qualifier aux JO ?
NV : L’obstacle est très haut, mais on y pense et on se laisse le droit d’en rêver. Il va falloir qu’on se surpasse et qu’on joue au-dessus de notre niveau. On est loin d’être favoris mais on a une carte à jouer.
Mais pour l’instant on se focalise sur les Championnats d’Europe et on verra plus tard pour le TQO en Hollande, en mars prochain.