Nationale 1 féminine : le point après les premiers tournois

Résultats

Poule A

Laval WP	4 – 9	M. Hérouville
Taverny SN 95	13 – 8	M. Hérouville
Laval WP	9 – 23	Taverny SN 95

	Equipes :	Pts.	J.	G.	N.	P.	B.p.	B.c.	Diff.
1	Taverny SN 95	6	2	2	0	0	36	17	19
2	M. Hérouville	3	2	1	0	1	17	17	0
3	Laval WP	0	2	0	0	2	13	32	-19

Crédit photo – Facebook Laval Water-polo

Poule B

Lille UC 2	30 – 2	RC Arras WP
ASPTT Nancy	26 – 4	RC Arras WP
Lille UC 2	12 – 7	ASPTT Nancy

	Equipes :	Pts.	J.	G.	N.	P.	B.p.	B.c.	Diff.
1	Lille UC 2	6	2	2	0	0	42	9	33
2	ASPTT Nancy	3	2	1	0	1	33	16	17
3	RC Arras WP	0	2	0	0	2	6	56	-50

Poule C

AS Corbeil-Essonnes	7 – 9	Echirolles WP
CN Ondaine	7 – 13	Echirolles WP
AS Corbeil-Essonnes	13 – 8	CN Ondaine

	Equipes :	Pts.	J.	G.	N.	P.	B.p.	B.c.	Diff.
1	Echirolles WP	6	2	2	0	0	22	14	8
2	AS Corbeil-Essonnes	3	2	1	0	1	20	17	3
3	CN Ondaine	0	2	0	0	2	15	26	-11

Interview réalisé par France-waterpolo.fr

Pour sa première saison en Nationale 1, l’AS Corbeil-Essonnes a plutôt bien débuté sa saison en terminant deuxième de sa poule derrière Echirolles (9ème du championnat la saison précédente) à l’issue du tournoi.

En effet, les Corbeilloises se sont inclinées de deux petits buts face à Echirolles et ont enregistré la première victoire de leur histoire en N1 en s’imposant 13-08 face à un autre promu, Ondaine.

Nous revenons avec leur entraineur, Damien Génard, sur ce premier tournoi et sur le projet féminin de l’AS Corbeil.

France-waterpolo.fr : Depuis combien de temps existe votre équipe ? Quelles sont les origines de sa création ?

Damien Génard : C’est la deuxième année que cette équipe féminine existe. Mais en réalité, elle est l’aboutissement d’un travail de formation qui a commencé il y a 6 ans, avec la création d’une section sportive scolaire Water-Polo. Le club venait de signer un partenariat avec un collège de la ville, et les élèves ont ainsi pu pratiquer le Water-Polo dans leur emploi du temps de collégien. Cela a commencé à attirer quelques filles qui ont par le suite adhéré au projet club.

Comme elles étaient motivées, on les a intégré en championnat U15 et même U17, pourtant les règlements régionaux de l’époque ne le prévoyait pas. Et puis quatre années plus tard, on disposait enfin d’un collectif de joueuses motivées, en âge de jouer en catégorie Senior, et prêtes à s’attaquer au championnat féminin Ile-de-France 2016-2017.

F-WP : Quel est le parcours de l’équipe ces dernières années en terme de résultats ?

D.G. : Le parcours du collectif a donc vraiment commencé en septembre 2016. On s’est engagés dans l’Open Dames Ile-de-France, un championnat qui regroupait 6 équipes d’un niveau assez hétérogène. Les filles ont remporté ce championnat. Ca a été une année charnière dans la concrétisation du projet féminin.

F-WP : Pourquoi la Nationale 1 ?

D.G. : C’est la suite logique de ce projet. Ca fait 6 ans que le niveau des filles augmente chaque année. Rester en régional, ça aurait surement été inadapté et démotivant.
La N1 nous offre de nouveaux objectifs, de nouveaux adversaires et de nouveaux challenges à relever. C’est un peu l’inconnu, mais c’est ce qui est excitant.
La N1 c’est aussi la possibilité de donner de la visibilité à notre club.

F-WP : Quelles sont vos ambitions dans ce championnat N1 ?

D.G. : On y va vraiment dans l’optique de continuer à se former et à progresser. La grande majorité de l’équipe n’a pas encore 18 ans !
En tournoi de pré-saison à Arras, on a compris qu’il nous faudrait encore un peu de temps avant de jouer le haut de tableau. Alors, notre ambition, on a voulu l’axer sur la qualité de jeu : c’est de jouer encore mieux en fin de saison, et de posséder un niveau « N1 » qu’on ne pourra pas nous contester.
Je pense que les filles ont les arguments pour se faire respecter : il y a ce championnat Ile-de-France remporté l’année dernière, il y a ces 5 filles qui ont fait partie des sélections régionales. Pour la première fois, le sélectionneur national U17 s’est même intéressé aux profils qu’on avait au sein du club.
À cela, notre collectif s’est renforcé de deux joueuses que le projet N1 a motivé.
On va jouer tous les matchs à fond, si on a la place pour jouer les troubles fêtes ou réaliser des surprises par moment, on ne se gênera pas.

F-WP : Etes-vous satisfait des résultats et du jeu produit par vos filles durant ce premier tournoi ?

D.G. : Complètement ! Si on nous avait dit qu’on gagnerait dès le premier tournoi (13-8 face à Ondaine), on aurait signé les yeux fermés. Et la défaite face à Echirolles (7-9) nous laisse un peu de regrets, le match était gagnable. C’est positif, car ça donne envie d’aller chercher cette victoire au prochain tournoi.
Au niveau du jeu, les filles ont été très appliquées tactiquement et ont répondu présentes dans tous les secteurs de jeu.
C’est honnêtement une très bonne façon de lancer la saison.

Vous participez pour la première fois de votre histoire à cette N1 féminine, comment se sont senties les filles pour cette première qui plus est à domicile ? Comment avez-vous gérer cette éventuelle pression ?

En pré-saison, on avait jouer Lille et Hérouville, les scores avaient été durs à encaisser… En plus du stresse du promu en N1, je crois qu’elles étaient un peu stressées à l’idée qu’on puisse reprendre une rouste, de surcroît à domicile. On a essayé de dédramatiser, de bien se remémorer pourquoi on était là, et ce qu’on était capable de faire. Au bout de 8 minutes face à Echirolles, on a compris que les choses allaient se dérouler d’une façon complètement différente. La pression est tombée, et les filles étaient complètement libérées dans leur jeu.

F-WP : D’un point de vue plus personnel, qu’est ce qui vous a poussé à vous lancer chez les filles ?

D.G. : C’est la rencontre de 2 facteurs. Le premier, c’est que j’ai été leur professeur pour certaines d’entre elles au collège. Je les ai vu arrivé au Water-Polo, grandir et devenir des bonnes joueuses. J’avais naturellement envie de continuer à les accompagner. Le second, c’est plus une opportunité. Quand les filles se sont retrouvées en capacité de former une équipe senior, il fallait bien les encadrer pour le championnat. J’avais fini par comprendre que ça allait être un vrai plaisir de les coacher tant le groupe est agréable. Je me suis positionné et ça s’est fait.

F-WP : Quel regard avez-vous sur le water-polo féminin et français en général ?

D.G. : C’était un peu moribond jusqu’à présent. Toutes les ligues n’avait pas les mêmes règles de participation chez les jeunes, il y avait un trou noir en U17 pour les filles qui n’avaient pas d’équipe féminine dans leur club, la Pro A n’avait pas un grand intérêt, et l’équipe de France peinait à décoller.
Force est de constater que les lignes bougent. Je salue toutes les initiatives qui sont actuellement en route pour développer le haut niveau comme le pôle France à Nice, la recomposition de la Pro A, la sélection nationale U17 et les regroupements U15. C’est indispensable d’avoir une vitrine et un moteur solide qui tire vers le haut.
Je crois qu’on est aussi entré dans une phase où les différents acteurs ont compris que le développement féminin passait par une intégration complète lors du cursus de formation : le fait que la FFN autorise dorénavant la mixité dans les championnat jusqu’en U17 est une excellente mesure.
Il faut maintenant un changement de mentalité dans tous les clubs. Les entraineurs qui ont compris que les filles s’accompagnent différemment, et qui leur font confiance sont trop peu nombreux à mon goût.

F-WP : Nous avons l’habitude de terminer nos interviews par une question « vachement con » : L’équipe de France féminine championne d’Europe 2018 ou Corbeil champion de N1 ?

D.G. : Je souhaite à Florian Bruzzo et aux joueuses de l’EDF de remporter le championnat d’Europe, nous on se contentera d’être vice-championne s’il le faut ;-).

Crédit photo – Philippe RIVIER

Palmares N1

Crédit photo tête d’article – Facebook Laval Water-polo