Michal Izdinsky « chaque expérience aide à nous faire grandir »
Interview de Michal Izdinsky
joueur du CN Marseille
Michal Izdinsky et ses coéquipiers Marseillais viennent de rentrer d’une semaine éprouvante de Ligue des Champions. Un bilan positif avec deux victoires (Olympiacos et Jug Dubrovnik), un match nul (Spandau) et une défaite (Pro Recco). Pour nous, il est revenu sur ces quatre jours intenses ainsi que sur son état de forme.
Michal n’a joué que deux des quatre matchs du Cercle, face à Pro Recco et Jug Dubrovnik, et a marqué à quatre reprises. Voici ces buts :
France Water-Polo : Vous ressortez d’un second tournoi de Ligue des Champions, avec Marseille, et le moins que l’on puisse dire c’est que le bilan est plus que positif. Qu’en penses tu ?
Michal Izdinsky : Je pense qu’on a fait des bons résultats et des moins bons. On a fourni beaucoup de travail depuis le début de la saison pour être compétitif face à n’importe quelle équipe. On aurait aimé faire mieux sur certains matchs mais à ce niveau là l’issue de la rencontre n’est jamais certaine. En tout cas on joue pour gagner contre tout le monde.
FWP : Quand on regarde tous vos résultats sur les sept premiers matchs, il n’y a jamais eu plus de deux buts d’écart. Comment expliques-tu cela ? Est ce que tout le monde a le même niveau ou est ce que c’est vous qui avez tendance à vous caler sur le niveau de l’adversaire ?
MI : Je pense que les matchs de très haut niveau restent pour la plupart sur des scores serrés. A part quelques exceptions les autres équipes sortent elles-aussi avec peu de buts d’écarts. Je pense que tous les adversaires sont des équipes très sérieuses à ce stade de la compétitions avec un style de jeu particulier à chacun. Je pense qu’on aurait pu faire mieux sur quelques étapes mais on est aussi dans une phase d’apprentissage. On travail tous dans le même but et je crois au contraire que c’est une force de pouvoir être au niveau de toutes les équipes.
FWP : On ne t’a pas beaucoup vu depuis le début de saison. Que s’est-il passé ?
MI : C’est vrai, j ai contracté la Covid en tout début de saison comme beaucoup depuis. Cependant, pour ma part, cela m a énormément atteint. J’ai fait beaucoup de tests médicaux qui indiquaient que ça n’allait pas. Après un peu plus d’un mois j’ai enfin été jugé apte à reprendre normalement la compétition d’un point de vue médical, cela dit, physiquement, j’ai mis encore longtemps à m’en remettre. Je dirais que toute la première moitié de la saison était un calvaire. Tout était dur, tout allait beaucoup trop vite, c’était vraiment compliqué. Je travaille toujours beaucoup afin de revenir à mon meilleur niveau mais je me sens déjà bien mieux.
FWP : Vu ton tournoi, notamment face à Pro Recco contre qui tu as marqué trois buts, tu as l’air d’avoir retrouvé ton niveau, non ?
MI : Comme je l’ai dit précédemment, je pense que ce n’est pas encore tout à fait ça. Mais je me sens déjà beaucoup mieux. Je fais tout mon possible pour bien jouer lorsque j’en ai l’opportunité, regagner peu à peu la confiance du coach et apporter ce que je peux a l’équipe. Rien de plus ni de moins.
FWP : Il ne reste que trois match avant le Final 8. Est ce que Marseille y sera ?
MI : Il peut encore se passer beaucoup de scénarios mais je suis persuadé qu’on peut y arriver. On est en train de créer quelque chose de fort avec ce groupe et je suis convaincu qu’on est capable d’accomplir de grandes choses.
FWP : Il sera compliqué d’aller chercher la seconde place car Jug Dubrovnik semble avoir creusé l’écart, mais l’Olympiacos n’est qu’à trois points devant et vous devez encore les jouer. Est ce que cette troisième place serait si bénéfique au regard du niveau des équipes du groupe B ?
MI : Bénéfique ou non, notre principal objectif est de nous qualifier pour le final 8. Avant de faire des projections, on se concentre sur nous et ensuite on se préparera à affronter l’adversaire qui se présentera en face.
FWP : Une rumeur circulerait disant que le Final 8 ne se jouerait finalement pas à Hanovre. En as-tu entendu parlé ? Est ce que Marseille pourrait prétendre à accueillir cette phase finale de la Ligue des Champions ?
MI : Oui, j’ai lu quelques articles là-dessus il n y a pas longtemps. Marseille pourrait évidemment prétendre à accueillir l’événement, c’est pour moi une des plus belles enceintes du Water-Polo en Europe. D’un autre côté, je ne sais pas si la direction a prévu d’être candidate, on ne nous en a pas encore parlé pour l’instant.
FWP : Qu’en est-il de l’équipe de France pour toi ?
MI : En ce qui concerne l’équipe de France, depuis cet éte je n’ai pas eu de nouvelles. Déçu bien évidemment, le sport est parfois sans pitié mais je crois sincèrement que dans les moments difficiles il faut plutôt se focaliser sur ce qu’on peut influencer et se donner à fond dans le but que l’on s’est fixé plutôt que de se morfondre sur son sort. J’ai essayé de me concentrer sur moi-même pour revenir à mon niveau tout en suivant bien évidemment leur parcours à travers leurs résultats et passant mes encouragements aux joueurs comme je pouvais. Comme je l’ai dit auparavant c’était quatre mois très difficiles mais je pense que chaque expérience aide à nous faire grandir.
FWP : Qu’as-tu pensé du parcours des Bleus au TQO ?
MI : Les Bleus ont fais un parcours superbe dans ce TQO. Je pense que personne ne les pensait aussi performants à quelques jours du tournoi. Les joueurs étaient prêts physiquement, ils ont fait preuve de beaucoup de caractère et surtout ils ont créé une dynamique de groupe très forte. Il ne manquait pas beaucoup pour obtenir le Graal. Malheureusement le sport de haut niveau est fait de hauts et de bas, c’est pour ça qu’il nous procure autant d’émotions.