Olivier Chandieu : je pense avoir trouvé de vrais passionnés qui ont l’envie de jouer et de représenter leur club, leur ville
Interview d’Olivier Chandieu
Entraineur de Sète
réalisée par France Water-Polo
Les sétois ont connu une saison difficile. Bien qu’il reste encore un match, ils termineront quoiqu’il arrive à a dernière place du championnat élite masculin. Malgré tout, le club n’est pas fixé sur ce qui va se passer la saison prochaine et dans quelle division il évoluera.
Loin de leur ville lorsqu’ils jouent à domicile (par manque d’un bassin conforme au règlement de la FFN, Sète joue ses matchs à domicile à Montpellier), les sétois auront pourtant une nouvelle piscine la saison prochaine. Du coup, beaucoup de projets ont été faits, essentiellement basés sur la formation.
Nous avons rencontré le coach, Olivier Chandieu, qui est revenu pour nous sur cette saison ainsi que sur l’avenir de ce club emblématique du Water-Polo français.
France Water-Polo : Avant toute chose, merci à toi de nous accorder un peu de temps pour répondre à nos quelques questions.
A une journée de la fin du championnat, Sète est assuré de terminer dernier. Quel bilan tires-tu de cette saison ?
Olivier Chandieu : Bilan difficile sur le plan des résultats, on joue toujours la victoire, mais positif au niveau de l’état d’esprit. L’objectif de cette année était de donner une dynamique et une rigueur de travail.
Il y a juste trois joueurs professionnel,s les autres ont soit les études soit un job. C’est pour ça que je les félicite, je pense avoir trouvé de vrais passionnés qui ont l’envie de jouer et de représenter leur club, leur ville.
Si on analyse bien la situation de l’équipe, ils changent d’entraîneur, à part Matthieu Fournier tous les anciens ont arrêté, ils passent à 8/9 entraînements par semaine plus 2 à 3 séances de musculation, ils ne jouent pas dans leur ville, ils ne jouent pas devant un public, ils ne jouent pas dans la piscine ou ils s’entraînent, ils n’ont jamais été forcément des leaders dans les effectifs précédents, actuellement ils n’ont que des défaites et ils ne sont pas professionnels et malgré tout ça ils sont assidus et toujours déterminés au travail donc je ne peux que respecter leur attitude.
Maintenant il faut être patient, j’ai fait un choix d’orienter ma planification sur les fondamentaux techniques et de jeu qui sont loin d’être encore acquis et on sait que plus on commence tard plus il est difficile de corriger ses défauts.
FWP : Ton équipe est la plus jeune du championnat (22 ans de moyenne d’âge) et pourtant elle a su montrer à plusieurs reprises qu’elle était capable de rivaliser, même avec les plus grosses équipes. Que vous a-t-il manqué ?
OC : La plus jeune effectivement. C’est un choix réfléchi avec les dirigeants. Sète Natation veut redevenir un grand club formateur. Financièrement, nous ne pouvons pas nous permettre de faire venir des joueurs donc l’objectif c’est de les former et même si leur talent font qu’ils partent dans d’autres clubs comme ça a pu être fait dans les années précédentes, notre réservoir fera que nous garderons toujours un même niveau. Pour ça les encadrements (M. Fournier, F. Vila et A. Frémaux) de nos jeunes ont une grande importance et doivent être performants.
Ils nous a manqué d’abord le niveau et puis de la sérénité, de la confiance en soi, et de l’expérience.
Qu’en sera-t-il de Sète la saison prochaine ? Il se dit que l’élite va peut être passer à douze équipes.
Beaucoup de bruits circulent, le règlement dit que le dernier descend. Nous allons avoir notre bassin olympique mi-décembre 2019, pour le club, la ville et l’engouement des retrouvailles avec notre public ce serait bien de rester en élite. Pour la progression de l’équipe à voir, car on doit jouer à notre niveau. Il est difficile d’appliquer les consignes si le jeu va trop vite et il faut que l’on renoue avec la victoire. Mais on a progressé, il faut que les joueurs digèrent cette année.
FWP : Le SNEDD a communiqué sur ses réseaux sociaux sur le nouveau bassin de 50 mètres. Il y est évoqué la volonté de développer les trois disciplines (Natation course, Natation Artistique et Water-polo) au travers de projets ambitieux axés sur la formation. Tu peux nous en parler ?
OC : Tout d’abord le SNEDD ça n’existe plus, c’est Sète Natation. Effectivement Bastien Ray est arrivé pour la natation, Marie Sersante déjà en place pour la synchro et moi même pour le water-polo, avec notre président, M. Vayeur et son équipe dirigeante. Comme je l’ai dit précédemment, nous avons une réelle volonté de développer une formation commune et nous avançons ensemble dans notre plan d’école de natation. Aidés par le service des sports et les élus aux sports de la ville de Sète nous venons de réussir à créer, avec collège et lycée, des horaires aménagés avec internat… Donc nous avançons même si encore une fois il faudra être patient.
FWP : Peut-on espérer revoir Sète dans le haut de tableau dans le futur et pourquoi pas même retrouver l’Europe ?
OC : C’est dans le projet à long terme (6 ans) que j’ai proposé aux dirigeants. Mais notre volonté est également d’avoir des joueurs Sétois en équipe nationale, pour représenter la France sur des grandes compétitions internationales.
FWP : Tu as passé l’essentiel de ta carrière à Marseille, que ce soit comme joueur ou entraîneur. On imagine que tu as suivi le parcours du CNM en coupe d’Europe. Est ce que le club sera, selon toi, le premier club français à remporter la coupe d’Europe cette saison ?
OC : Ils font un très beau parcours et je l’espère pour les joueurs.
FWP : Nous avons coutume de terminer nos interviews par la question « vachement con ». En ce qui concerne cette finale d’Eurocup, supportes-tu le CNM, Jadran, ou alors juste un spectateur neutre ?
OC : Comme je l’ai dit auparavant je serai un supporter des joueurs Marseillais.