Marc Crousillat « La coupe de la ligue est une véritable vitrine »

Juste avant le début de la coupe de la Ligue qui a lieu ce week-end (22, 23, 24 avril), le président de la Ligue promotionnelle de water-polo (LPWP), Marc Crousillat nous a accordé un entretien afin de faire un tour d’horizon sur le water-polo en France.

marc crousillat

Ce week-end débute la troisième édition de la coupe de la Ligue, pouvez vous Président, expliquer en quelques mots aux lecteurs de France-waterpolo le déroulement de cette compétition?

La coupe de la ligue a été initiée dès la création de la LPWP, sa première édition s’est déroulée à Paris, piscine Georges Valerey, elle est maintenant proposée chaque année à un des clubs participant qui assure une partie de l’organisation. C’est une véritable vitrine pour la ligue et pour le water-polo français.

 

Quel est l’intérêt ou encore l’importance de la coupe de la Ligue pour les clubs qui la disputent?

Le vainqueur gagne une place en coupe d’Europe. D’un point de vue sportif elle est une répétition grandeur nature avant les finales du championnat. C’est aussi, une belle occasion de mettre la discipline en avant d’un point de vue médiatique puisque environ 30% des retombées annuelles sont générées sur cet événement.

 

Le water-polo français est sous les projecteurs en ce moment et commence à se faire une place dans les médias, on sait que vous œuvrez beaucoup pour que ce sport soit reconnu médiatiquement, pouvons nous espérer voir un jour des matchs du championnat de Pro A retransmis à la télévision?

Oui c’est un de nos objectifs. Mais pour le moment, nous préférons passer moins souvent mais dans de bonnes conditions, notamment au niveau de la qualité de la production TV. Nous sommes d’autre part en contact avec plusieurs chaines pour la couverture du championnat 2016/17. C’est l’effet Rio 2016.

 

La LPWP est toute jeune et donc avec surement beaucoup d’ambition, quels sont les gros projets à venir de la Ligue pour le water-polo français?

La médiatisation du water-polo est un des axes majeurs, la structuration des clubs et en particulier la promotion de l’organisation des championnats. Avoir des piscines pleines tous les samedi soirs. Certains clubs font déjà un travail remarquable, il faut qu’ils soient suivis par l’ensemble. Les résultats sont rapides et encourageants. Montpellier a été précurseur, Aix en Provence, Strasbourg ont suivi. Le travail paye.

 

Un championnat de Pro A avec plus d’équipes comme certains grands championnats européens, est-il envisageable et ne serait-il pas plus attractif?

Peut être mais difficile. Il faut un peu de temps aux clubs pour s’adapter aux grands bassins. La mise en place de cette règle a été difficile pour certains, tous n’ont pas la chance d’avoir des équipements. Il faut un peu de temps. Le niveau des clubs s’est élevé, il y a une vraie bataille entre les 6 premiers ce qui n’est pas le cas de beaucoup de championnats en Europe.

 

Que manque t-il justement selon vous Président, au championnat de France par rapport à ces grandes nations du water-polo?

Je pense que les résultats des équipes de France sont le meilleur moteur, il suffit de voir l’impact d’une qualification olympique pour le réaliser. Il faut donc tout mettre en œuvre pour continuer le chemin. Les clubs doivent être derrière l’équipe nationale, c’est aussi leur intérêt.

 

La qualification de la France aux Jeux Olympiques à Rio, peut-elle être le coup d’accélérateur tant attendu qui permettrait au water-polo de réellement émerger et de franchir un palier en France?

Certainement, mais pas uniquement. La qualification aux JO, ouvre beaucoup de portes qui étaient fermées. Mais il faut maintenant viser plus loin. Les équipes de France sont qualifiées aux prochains championnats du monde, à mon sens, la préparation débute maintenant. Les JO sont un tremplin, rentrer dans les 8 à Budapest permettra au water-polo français de s’installer durablement.

 

Président, nous avons coutume de terminer en posant la question « vachement con ». Match entre la génération Séoul 1988 de Marc et celle de Rio 2016 d’Ugo, votre pronostic ?

Disons que si vous n’avez pas la potion magique pour nous faire rajeunir, cela risque de tourner au cauchemar pour nous (rire).

Plus sérieusement, je trouve que ces deux équipes se ressemblent, avant leur qualification aux JO elles ont toutes les deux vécu une longue traversée du désert, c’est certainement ce qui rend ces qualifications encore plus belles. Je trouve le groupe actuel très soudé comme nous l’étions à l’époque et c’est certainement cette cohésion que Florian Bruzzo a su construire qui a fait la différence dans les moments difficiles. Il est aussi le grand artisan de cette réussite, peu de gens croyaient en lui il y a encore un mois.
Dans les années 80 nous avions aussi deux joueurs exceptionnels : Armand Mikaelian qui nous a donné confiance en nous et Pierre Garsau qui était certainement un des meilleurs joueurs du monde.

Je trouve l’équipe actuelle très courageuse, c’est une équipe que l’on a envie de soutenir.

 

Entretien réalisé par France-waterpolo

Interviews 21 avril 2016