Lorène Derenty revient en France
Interview de Lorène Derenty
gardienne de Mataro (Espagne) et de l’équipe de France
Après une saison riche en expérience passée en Espagne, à Mataro, la gardienne tricolore revient en France. Nous l’avons rencontré afin qu’elle nous raconte cette saison et qu’elle nous en dise plus sur son futur.
France Water-Polo : De retour en France ?
Lorène Derenty : Après une saison en Espagne écourtée par la crise du coronavirus, je retourne à Bordeaux dans le but de terminer mes études. Je ne sais pas encore si je ferai partie de l’équipe Élite car un problème récurrent à la hanche m’handicape pour le moment.
FWP : Quel bilan tires-tu de cette saison à Mataro ?
LD : Mataro a été une super expérience pour moi, et un incroyable challenge. Le titre en Supercoupe d’Espagne nous a mis sur les bons rails puisque nous avons enchaîné les victoires en championnat, eu la chance d’arriver au second tour de Coupe d’Europe. Malgré une défaite en quart de finale de coupe d’Espagne qui reste un échec, l’année a été très riche d’apprentissage. J’ai côtoyé des internationales espagnoles aux cotés desquelles j’ai énormément appris (rapidité, vision de jeu, tactique), découvert une nouvelle langue, une autre manière de s’entraîner, découvert un management basé essentiellement sur la recherche de plaisir et de cohésion par le jeu.
(Voici quelques arrêts de Lorène Derenty lors de la finale de la Super Coupe d’Espagne)
FWP : Que vas-tu faire la saison prochaine ?
LD : Après avoir eu un entretien avec mon président de club à l’Union Saint-Bruno, il a été décidé de reprendre mes fonctions au sein du club en tant qu’entraîneur des jeunes filles de moins de 15 ans.
FWP : Tu dis ne pas encore savoir si tu vas reprendre en tant que joueuse. Pourtant tu n’as que 26 ans. Tu as une qualification olympique à jouer cette saison pour Tokyo 2021 et surtout Paris 2024. Tu n’as pas envie de tenter ta chance ?
LD : Évidemment ce sont de très belles échéances, le rêve de tout sportif. Je ne mets donc pas une croix sur cela. Toutefois, après les différents événements que j’ai pu vivre cette année, je ressens le besoin de faire une pause.
FWP : Qu’est ce qui différencie le championnat d’Espagne du notre ?
LD : Le championnat d’Espagne comporte dix équipes, douze l’an prochain, et bien que l’écart entre le premier et le dernier soit de 20 buts, toutes les équipes jouent dans une seule poule ce qui permet aux meilleures de faire jouer leurs jeunes joueuses. Les cinq premières équipes se battent toutes pour la première place, ce qui en fait un championnat compétitif. Les matchs sont filmés et retransmis en direct sur internet. Parmi ces cinq premières équipes, toutes possèdent des internationales seniors espagnoles (vice-championnes du monde, championnes d’Europe). Pour aller à la rencontre des meilleurs et progresser, les quatre premières équipes s’inscrivent en Coupe d’Europe. Les déplacements se font essentiellement dans la région de Barcelone, ce qui permet de ne pas accumuler trop de fatigue quand on joue à l’extérieur. Les clubs ont moins de frais (pas de nuit à l’hôtel, de repas, d’avion ou de train), et surtout cela permet de jouer des matchs amicaux en semaine. Le rythme des matchs ne se perd donc jamais que ce soit pour les internationales comme les joueuses de bon niveau du championnat. Les jeunes internationales s’entraînent au CAR où elles effectuent leur scolarité et jouent des matchs régionaux. Cependant, elles intègrent les équipes de club durant la semaine en cas de nécessité de l’entraîneur et participent aux matchs de l’équipe du club, championnat comme Coupe d’Europe. Ce fonctionnement permet au club d’avoir un plus large banc pendant les matchs.
FWP : Quelle image ont les espagnols sur le championnat de France féminin ?
LD : Le championnat français, du point de vue des filles que j’ai pu côtoyer, comporte trop peu d’équipes en Élite ce qui le rend peu compétitif, et peu médiatisé. De plus il n’est pas très compréhensible du fait des barrages et des tournois. La seule équipe qui se démarque à leurs yeux est l’équipe de Lille car celle-ci évolue en Coupe d’Europe.