Interview de Romain Blary du Team Strasbourg

(Interview réalisée par France Water-polo)

Romain Blary, pointe du Team Strasbourg qui fait également le bonheur de l’équipe de France, a eu la gentillesse de répondre à notre interview et avec beaucoup d’indulgence pour nos débuts.

Du haut de ses 1m95 et de ses 102 kilos, il a été élu le meilleur joueur du Championnat de Pro A pour la saison 2013-2014, puis 4ème ex-aequo la saison dernière.

Il a commencé le Water-Polo à Angoulème avant d’aller à l’INSEP pendant un an. Il a ensuite joué pour l’Olympic Nice avant de partir en Espagne, à Mataro, pendant 5 ans et de revenir en France à Strasbourg (Team Strasbourg). Il compte aujourd’hui plus de 80 sélections en équipe de France A.

Voici un tableau retraçant sa carrière :

Interview

Salut Romain. Avant toute chose, un grand merci à toi de te prêter au jeu et d’être notre première interview. C’est super sympa de ta part.

Pour être honnête avec toi, j’avais préparé les questions différemment à la base, mais là, je vais être obligé de commencer par ce que tous les supporters de l’équipe de France se demandent… Qu’en est-il de ton nez cassé ?

Tu en as pour combien de temps ? Tu seras prêt pour les championnats d’Europe à Belgrade en janvier prochain ?

Je me suis fait opéré de ma double fracture du nez il y a maintenant plus de deux semaines. J’ai été mis au repos forcé pendant ces 15 jours durant lesquels j’ai porté un beau plâtre… J’ai donc pu reprendre l’entraînement physique, natation et musculation, hier (lundi 16 novembre). J’en ai encore pour un bon mois sans contacts donc sans matchs ni opposition à l’entraînement. Pour ce qui est des championnats d’Europe de Belgrade, oui je serai prêt, j’ai juste à adapter ma préparation. Après, ça sera la décision du coach de me prendre dans l’effectif ou pas. En tous cas, moi de mon côté, je vais me préparer pour être au meilleur niveau possible pour le prochain regroupement.

On va croiser les doigts en tout cas… Du coup, est ce que tu peux nous en dire un peu plus sur les objectifs de l’équipe de France à ces Championnats d’Europe ?

Les objectifs de l’équipe de France pour ces championnats d’Europe sont très simples. Il faut terminer dans les 9 premiers pour pouvoir participer au tournoi pré-olympique, car évidemment l’objectif final est quand même la participation aux jeux olympiques de Rio.

Malgré les derniers résultats encourageants de notre équipe de France, on est encore bien loin du podium européen… Comment expliques-tu cette si grande différence de niveau avec les grandes nations ?

En France, à quelques exceptions près, la piscine est synonyme de loisir et non de compétition. Aller nager est une chose, pratiquer le water-polo en est une autre.

Ensuite, je pense que le problème est surtout culturel. Nous n’avons pas cette culture du water-polo comme pourraient l’avoir d’autres pays comme la Hongrie, la Serbie ou le Monténégro. De plus, à chaque fois que le Water Polo sort la tête de l’eau, de gros changements ont lieu ou alors il n’y a plus d’argent. Le water-polo est peu soutenu. Pour finir, même si ces derniers temps, avec les efforts des clubs (certains) et la création de la ligue on parle plus de water-polo, on reste un sport très et trop peu médiatisé.

Je ne pense pas qu’il n’y ait qu’une raison au fait que la France soit encore loin des podiums. C’est un ensemble de choses qu’il faut améliorer pour faire avancer le tout. Il faut peut-être s’inspirer du Volley et de leur incroyable montée en puissance.

Revenons en au Championnat de Pro A. Plutôt pas mal votre début de saison Strasbourgeois, non ?

Oui en effet, ce début de championnat est encourageant pour la suite.  Les classements, je ne les regarde que deux fois dans l’année, quand toutes les équipes se sont rencontrées au moins une fois, c’est à dire à la fin de la phase aller et à la fin du championnat. Sinon, je pense que le classement ne veut pas dire grand chose.

Quels sont les objectifs du club cette saison ?

Les objectifs du club cette saison sont de confirmer notre place dans le top 4 du championnat pour se qualifier au moins pour l’Eurocup. Si nous avons l’opportunité de faire mieux, nous ne nous en priverons pas, bien sûr.

Si tu devais comparer le haut niveau espagnol avec la Pro A, tu nous dirais quoi ?

Je pense que la différence entre le championnat espagnol et la Pro A était importante il y a quelques années. Ce n’est plus vrai maintenant.

Tu peux nous donner quelques exemples marquants qui nous différencient (qualité et intensité des entraînements, volume d’heures hebdomadaires, musculation, adversité… Tout ce que tu peux nous dire) ?

C’est compliqué à déterminer car, je ne me suis pas entraîné avec tous les coachs d’Espagne, ni avec tous les coachs du championnat de France donc difficile de juger. Par contre par rapport à mon expérience, les entraînements en Espagne étaient, de manière générale, plus courts mais beaucoup intenses et axés sur le déplacement et la tactique.

Pour terminer, un petit secret pour être en forme avant un match ?

Si c’est un secret, je ne peux pas le dire… 😉

Bien joué…

Chacune de nos interviews aura sa question « vachement con »… Si tu devais sauver le monde, tu serais quel héros ?

Je serais Jack Bauer (rires)