Interview de Michael Bodegas par wpdworld
(Traduite en Français)
Italien ou français ? Défenseur Pointe ou Pointe ? Difficile de mettre des étiquettes sur Michael Bodegas, le principal changement de l’équipe nationale italienne. C’est Alessandro Campagna qui le voulait pour ajouter du poids à la défense et pour créer du jeu en attaque. En effet, le côté imprévisible de Michael, en attaque, fait de lui un perpétuel danger pour les adversaires. Notre ancien « Frenchy » est donc un pilier du Settobello et aura un grand rôle lors des Championnats d’Europe à Belgrade et des Jeux Olympiques (espérons le pour lui).
Michael Bodegas est un grand travailleur. Sandro Bovo, entraineur de Brescia, l’avait repéré quand il jouait à Marseille. Michael apprend beaucoup à ses côtés, il progresse et prend une place très importante à Bescia. Il est ensuite courtisé par le grand « Pro Recco » et rejoint la formation mondialement connue.
Lors de ses trois premiers matchs en World League, Michael a inscrit 7 buts.
On a pu voir, lors de cette campagne de préparation au Championnats d’Europe, que l’entraineur avait une grande confiance en toi. Quand tu es arrivé à Brescia, en 2013, pensais-tu jouer un jour dans le Settobello ?
C’était dans un coin de ma tête, mais certainement pas ma première pensée. A l’époque, je ne cherchais qu’à gagner ma place à Brescia et remporter quelque chose. Après ma première année, j’ai commencé à discuter, avec Campagna, de mes chances de jouer pour l’équipe nationale italienne. Faire parti du « Settobello » est alors devenu un objectif pour moi. Avant d’accepter, je voulais d’abord jouer les Championnats d’Europe avec la France, en 2014, en tant que capitaine. Cela faisait 11 ans qu’elle n’avait pas participé à une phase finale.
Comment ta naturalisation a-t-elle été prise par la Fédération Française ?
Les autres joueurs ont compris que j’avais une opportunité que je ne pouvais pas manquer. J’ai fait beaucoup de sacrifices pour le Water Polo, et aujourd’hui, à 28 ans, on m’a donné la possibilité de jouer dans une équipe de haut niveau et viser des médailles. C’est aussi ce qui était arrivé à Ugo Crousillat (avec le Monténégro).
Cette naturalisation s’est faite petit à petit. Ce qui était important pour moi était de l’apprendre moi-même à mes coéquipiers et leur expliquer mon choix. J’ai grandi avec eux et j’ai beaucoup de respect pour eux.
Quatre buts lors de ton premier match avec l’équipe italienne, en Russie, puis deux matchs très convaincants contre la Turquie et la Croatie. Ton intégration dans le « Settobello » s’est faite facilement ?
Je connaissais déjà beaucoup de mes coéquipiers, mais la chose la plus importante pour moi était de savoir que l’entraineur avait une grande confiance en moi et me donnait des responsabilités. Contre la Russie, j’ai montré que je n’étais pas un joueur qui était obsédé par marquer des buts, mais plutôt me mettre au service de mes coéquipiers.
Contre la Croatie, Campagna t’a utilisé comme Pointe et aussi Défense Pointe.
Je travaille beaucoup au poste de Défense pointe depuis que je suis en Italie. Avec Pro Recco, en Ligue des Champions, je joue généralement à ce poste car en Pointe nous avons Pijetlovic Aicardi. J’ai joué à trois postes différents dans les trois équipes où j’ai évolué. Je risque peut être de devenir schizophrène, mais je suis vraiment heureux. Je veux faire de mon mieux. Je dois savoir tout faire, jouer en pointe, nager, tirer, défendre…
Les Championnats d’Europe arrivent vite. Le groupe avec l’Allemagne, la Roumanie et la Géorgie semble être facile…
C’est vrai, mais nous voulons commencer parfaitement et montrer aux autres équipes, ainsi qu’à nous mêmes, que nous serons un prétendant sérieux.
Il se dit que les Serbes ont la meilleure équipe jamais vue en Europe.
Le fait de jouer en Serbie, dans une superbe piscine, est fascinant. Les hôtes sont certainement les favoris. La priorité est la qualification pour les Jeux Olympiques. Mais il est vrai que jouer la finale contre la Serbie serait un rêve.
Les objectifs ne sont plus les mêmes qu’avec la France. Tu ressens plus de pression ?
Non… même si les Français n’ont jamais joué pour gagner un tournoi international. En club, j’ai toujours joué en Ligue des Champions, mais quand je suis arrivé en Italie, j’ai changé de mentalité. A Brescia ou à Recco, on joue toujours pour gagner.
Et il y a aussi autre chose d’important pour moi. Je veux prouver que je suis à ma place aujourd’hui et que l’Italie a eu raison de compter sur moi.
Tu n’es pas le premier joueur de Water Polo à être naturalisé, mais ton intégration en équipe nationale n’a pas fait l’unanimité.
Cela ne me dérange pas. Je peux comprendre que certains ne le prennent pas bien. Il y a un pays tout entier derrière cette équipe. Je vais essayer de faire de mon mieux avec le Settobello.
En 2011, le Settobello a naturalisé Amaurys Perez. Il a été désicif pour la médaille d’or à Shangaï et pour la médaille d’argent aux Jeux olympiques de Londres. Tu penses pouvoir l’imiter ?
Perez était un joueur très talentueux et avec un grand cœur. Sa naturalisation est un exemple à suivre pour moi. Il a tout donné pour l’Italie et il est considéré comme un italien à 100%. J’espère faire aussi bien que lui.
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