Gabriel Hernandez, « les joueurs étaient vexés d’avoir perdu le titre »
Interview de Gabriel Hernandez
Entraineur vainqueur de la Ligue des Champions avec Pro Recco
Ancien joueur de Barceloneta et de l’équipe nationale d’Espagne, Gabriel Hernandez est ensuite devenu entraîneur. Après une première expérience à la tête de l’équipe nationale espagnole, à Rio, pour les Jeux Olympiques, il est devenu l’entraîneur de Pro Recco, cette saison, et a remporté la Ligue des Champions.
France Water-Polo : Avant toute chose, félicitations pour ce titre. Qu’avez-vous ressenti à la fin du match quand vous saviez que vous étiez champion d’Europe ?
Gabriel Hernandez : « La première fois est toujours spéciale. C’était une année très difficile et la pandémie l’a rendue très spéciale. Nous avons remporté cette Ligue des Champions grâce à la conviction et à beaucoup de discipline » .
FWP : Pensais-tu être champion avant le match ?
GH : « On était conscient qu’on avait la capacité de gagner. Je savais que si on jouait fort et concentré en défense ce serait bon » .
FWP : Tu es le premier entraineur à perdre le titre de champion d’Italie après 14 saisons consécutives, mais tu es aussi celui qui a ramené la neuvième Ligue des Champions alors que d’autres ont raté. Quel bilan tires-tu de la saison ?
GH : « Encore une fois c’était une année difficile. On a gagné la coupe d’Italie, mais la finale s’était déjà déroulée de manière très étrange. On menait de sept buts puis on s’est fait rattrapper et on s’est finalement imposé d’un but dans une fin de match incroyable. C’était un mois difficile parce qu’après cette première finale, on a enchaîné avec celle du championnat national puis le Final 8 de la Ligue des Champions.
On a surement mal abordé la finale du championnat, peut-être un peu trop sûrs de nous. La vérité est que Brescia a mérité ce titre et aussi que nous avons très mal joué individuellement et collectivement. On s’est remobilisé et on a travaillé très dur pour nous reprendre et préparer le Final 8 de la Ligue des Champions. A Belgrade, l’équipe était très concentrée et c’était probablement le meilleur moment de la saison pour nous » .
FWP : Treize matchs et treize victoires en Ligue des Champions. Du jamais vu ! Quelle a été la force de Pro Recco cette saison ?
GH : « Je dirais la cohésion. Après le championnat, les joueurs étaient vexés d’avoir perdu le titre. Ils ont voulu montrer un autre visage au Final 8, c’était une question d’humilité. On a toujours gardé cette cohésion. On a fait tous les sacrifices nécessaires pour gagner et sommes restés très concentrés sur nos objectifs et son notre jeu. L’équipe était prête à gagner » .
FWP : Est ce qu’il y a des équipes qui t’ont surpris ?
GH : « Marseille a très bien joué dans l’ensemble même si le Final 8 a été un petit peu plus difficile. Ortigia a également réalisé une belle prestation. C’est une équipe qui était moins forte mais qui a su poser beaucoup de problèmes à ses adversaires. Brescia, Ferencvaros et Barceloneta ont eux aussi été très costauds, notamment quand ils se sont rencontrés en phase de groupe » .
FWP : Quel a été le meilleur joueur de cette Ligue des Champions ?
GH : « Sans aucun doute Dusan Mandic. Il était déterminé à gagner et il l’a montré. Quand il a fait son premier tir et qu’il a marqué, on a tout de suite vu toute cette détermination » .
FWP : On a appris que tu avais décidé de toi-même de quitter Pro Recco. Pourtant, tu viens de remporter la Ligue des Champions. Que s’est-il passé ?
GH : « Je tiens avant tout à remercier le club, le Président Maurizio Felugo et le propriétaire du club Gabriele Volpi pour cette chance qu’ils m’ont offerte et qui m’a permis de gagner ce titre. Parfois, la vie est ainsi faite et les chemins doivent se séparer. C’est ce qui s’est passé pour Pro Recco et moi-même. Je quitte le club parce que j’ai décidé prendre un autre chemin professionnel et en aucun cas à cause de mes rapports personnels avec les dirigeants qui sont et qui resteront très bons » .
FWP : Nous avons l’habitude de terminer nos interviews par la question « vachement con ». Est ce que Gabriel Hernandez aurait eu sa place, en temps que joueur, dans cette équipe de Pro Recco ?
GH : « C’est impossible à dire car je ne joue plus depuis 15 ans. Le Water-Polo a beaucoup évolué et les joueurs de Pro Recco sont très forts » .