Espagne – Israël : Quand la politique prend le dessus sur le sportif
Le 6 novembre dernier, espagnoles et israéliennes ont dû jouer une rencontre très particulière. Le match s’est déroulé à huis clos suite aux protestations de militants pro-palestiniens qui ne voulaient pas que cette rencontre ait lieu en Espagne. Ce sont le groupe BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) et un parti d’extrême gauche qui ont appelé au boycott.
Un match qui a failli ne pas avoir lieu
Le samedi qui précédait la rencontre, le Club Barcelonais, Molins de Rei, qui devait accueillir ce match de Ligue Mondiale a annoncé que les organisateurs avaient été contraints de changer de lieu pour des motifs de logistique et de sécurité, sans en dire plus sur le nouvel emplacement. « Déjà la veille on m’avait dit que le match allait se jouer à huis clos sans que je ne sache pourquoi » nous racontait Anne GRANDIN, l’arbitre française qui était désignée pour officier la rencontre. « Ce n’est que lors de la réunion technique, le jour du match, que j’ai compris que ça n’allait pas. La présidente de la Fédération Israélienne, qui est habituellement très joviale, était très embêtée et ne voulait pas jouer cette rencontre« .
Ce n’est que mardi, quelques heures avant le match, que la Fédération Espagnole de Natation a annoncé que cette rencontre se jouerait à huis clos en banlieue Barcelonaise. « On a attendu pendant quatre longues heures que les deux états (espagnol et israélien) se mettent d’accord et décident de jouer ailleurs et à un autre horaire« .
Dans un communiqué, la RFEN (Fédération Espagnole de Natation) expliquait que le plus important était la sécurité. « Nous veillons constamment à la sécurité des compétitions internationales (…) et seul le spectacle sportif importe, au-delà de toute autre considération ». Les espagnols précisaient toutefois que cette décision avait été prise en concertation avec la délégation israélienne. Peu avant, le Comité olympique israélien avait dénoncé une « discrimination » contre sa délégation dans une lettre de son secrétaire général Gilad Lustig au président du Comité olympique espagnol Alejandro Blanco, consultée par l’AFP. « Je crois que, quand un pays organisateur discrimine des athlètes d’un autre pays pour des motifs de race, de religion, de genre ou d’opinion politique, ce pays perd le droit à accueillir tout type de compétition sportive », écrivait-il.
Le match
Si les circonstances étaient difficiles à imaginer, l’issue du match était quant à elle beaucoup plus prévisible. On aurait cependant pu s’attendre à un gros écart entre les deux nations, mais les israéliennes, probablement touchées et vexées semblaient surmotivées et ont proposé une prestation convaincante en ne s’inclinant que 13 à 5.
Anne GRANDIN nous confirmait cette idée. « Le match lui-même a été plus serré que prévu. Les circonstances ont du jouer sur le mental des israéliennes. Avant le match, beaucoup d’entre elles ont mal vécu la situation et ont pleuré car elles se sont senties exclues et rejetées. On les empêchait de jouer un match officiel. En tant qu’ancienne joueuse internationale je me suis mise à leur place et j’imagine que ce fut très difficile pour elles« .
L’histoire ne retiendra probablement pas le résultat de la rencontre, mais l’histoire, quant à elle, restera dans les anales.
Les buts du match
https://www.youtube.com/watch?v=i-7nlPmHaoA