Interview d’Ugo CROUSILLAT : « La force de notre équipe a sans aucun doute été le caractère »

Interview d’Ugo CROUSILLAT

Joueur du Pays d’Aix Natation

réalisée par France Water-polo

Une semaine après la qualification historique du Pays d’Aix Natation pour la finale du Championnat de France de Pro A, Ugo Crousillat est revenu, pour nous, sur ces deux rencontres face à Marseille et sur ses sentiments d’avoir joué face au club où il a grandi.

Crédits Photo : Sylvain SAUVAGE

Avant toute chose, félicitations à vous pour votre qualification pour la Finale de Pro A. Tout était réuni pour que la tension soit à son comble… une demi-Finale retour à Marseille alors que vous aviez gagné le match aller… le derby des Bouches du Rhône… plusieurs Aixois qui ont joué pour Marseille dans le passé (Ugo Crousillat, Enzo Khasz, Quentin Vander Meulen et Silvio Colodrovschi)… en plus de cela, vous vous qualifiez aux tirs aux buts après une égalité parfaite sur les deux matchs. Comment se sent-on avant la rencontre ?

C’était un match difficile avec tous les enjeux que l’on connaît. Pour moi c’était encore plus spécial car je n’oublie pas que je suis un enfant du Cercle.

Comme au match aller, c’était un match avec beaucoup de tension, peut être même encore plus sur ce match retour, que ce soit dans l’eau, sur le bassin ou dans les tribunes. C’est ce qui fait la beauté de ces matchs. On s’entraine pour cela et c’est aussi ça qui rend la qualification encore plus belle à la fin.

Et comment se sent-on après le dernier penalty réussi par Silvio Colodrovschi ?

Après coup c’est encore plus beau. Si on avait pu l’emporter avant, j’aurais signé tout de suite. Mais ça rend la qualification plus difficile et encore plus belle.

Vous n’abordiez pas cette double confrontation dans les meilleures conditions. Tu revenais d’un peu plus d’un mois de blessure. Plusieurs de tes coéquipiers n’avaient pas joué la dernière journée de la phase régulière parce qu’ils étaient eux aussi légèrement blessés. Et pourtant, vous avez réussi à battre Marseille qui avait, jusqu’ici, participé à toutes les Finales de Championnat de France. Quelle a été votre force ?

Notre force a été collective et on a fait preuve de beaucoup de caractère. Tout le monde pense au deuxième match, mais la qualification s’est jouée sur deux matchs. Sur la première rencontre on a également fait une très belle performance. A un moment donné on menait 13-9, et ils sont revenus. Malgré cela, on a su rester solides et garder ces deux buts d’avance.

Au match retour, on a été menés de 6 buts. On savait que sur les deux matchs ça ne faisait que 4 buts… On a réussi à revenir. La force de notre équipe a sans aucun doute été le caractère. Malgré toutes les blessures et pépins physiques on a su répondre présents.

Tu as grandi au Cercle des Nageurs de Marseille et tu y as gagné beaucoup de titres. Même si l’exploit est collectif, tu as été le bourreaux des Marseillais en inscrivant 10 des 25 buts de ton équipe sur les deux matchs… est ce que jouer face à ton ancien club était une source de motivation supplémentaire ou est ce que ce fut, au contraire, difficile d’éliminer tes anciens coéquipiers ?

Ce fut très difficile pour moi car même si j’ai joué dans d’autres clubs et que j’y ai vécu des choses très fortes, comme la Champions League la saison dernière ou la médaille d’argent aux Championnats du monde, mon club formateur reste le Cercle des Nageurs de Marseille. Même si je joue à Aix aujourd’hui, je suis très heureux de la façon dont ça se passe et je reste un enfant du Cercle. Je ne l’oublierai jamais.

Donc dire que c’était une motivation supplémentaire n’était pas forcément le cas. Ce match restait une Demi-Finale de Championnat de France et la motivation aurait été la même contre n’importe quelle équipe. On peut dire que la rencontre était plus spéciale pour moi et la victoire m’a donné une émotion un peu plus particulière. Il y avait de la joie mélangée avec de la tristesse. L’équipe de Marseille a beaucoup changé, mais il reste malgré tout quelques uns de mes amis avec qui j’ai vécu de très belles années au Cercle et en équipe de France. Le bassin est aussi celui dans lequel j’ai grandi…

Crédits Photo : Sylvain SAUVAGE

As tu eu des messages de sympathie de la part des Marseillais après le match (joueurs, staff..) ?

Au niveau du staff et des entraineurs, je n’ai pas reçu de message. C’est normal. Ils avaient une certaine frustration, de la déception et de la tristesse à la fin du match.

Mais par contre, certains joueurs m’ont quand même vraiment félicité après le match ou quelques jours après par téléphone. Je ne vais pas les citer, mais Je tiens à les remercier et ils se reconnaitront.

Nous avons coutume de terminer nos interviews par la question « vachement con » : si on te donnait 100€ pour parier sur la Finale, tu miserais sur le PAN ou sur Strasbourg ?

Très honnêtement je miserai 100€ sur Aix car même si Strasbourg est favori, ils ne sont pas non plus archi favoris… J’aurais du mal à parier contre moi, même si l’écart de niveau était plus grand. Il m’arrive de parier sur l’OM, et même quand ils ne sont pas favoris, il m’est impossible de parier contre eux.

Crédits Photo : Sylvain SAUVAGE