Interview : Tugdual Livenais nous parle de l’évolution de l’équipe Féminine d’Angers
Interview de Tugdual Livenais
Entraineur de l’équipe Féminine d’Angers
réalisée par France Water-polo
Le club d’Angers Natation Water-Polo a été créé en 2001. A ses débuts, le club dépendait de l’organisation générale de la Vaillante puis du SCO Angers mais connaît une identité propre depuis cette date. Angers a « toujours » compté des filles dans ses effectifs avec notamment un collectif féminin séniors dont l’objectif était de promouvoir le Water-polo féminin mais sans réel objectif sportif.
Il y a quatre ans, lorsque l’entraineur en place fait le choix d’arrêter, Tugdual Livenais a pris la décision de reprendre ce groupe avec un nouveau projet axé sur la volonté d’emmener cette équipe le plus loin possible. Le club a ainsi décidé de prendre une saison pour repartir de zéro que ce soit sur le plan technique, conditions physique, … . Afin de récompenser ce groupe qui progresse et qui s’intègre parfaitement dans le projet le club est monté en Championnat de France N1 Féminin au bout d’une saison avec une 7ème place en 2016 et une 4ème place la saison dernière avant de voir cette même équipe évoluer en Championnat Pro A cette saison.
Avant tout, merci de nous consacrer un peu de temps pour découvrir un peu mieux le club d’Angers Natation et plus particulièrement votre équipe féminine.
Vous êtes monté, cette saison, pour la première fois de votre histoire en Pro A Féminine. L’écart entre la première division et la Nationale 1 est il si grand ?
Tugdual Livenais : L’écart entre la N1 et le Top 4 de la Pro A (Lille, Bordeaux, Nice et Saint Jean d’Angély) est important sportivement mais également financièrement, humainement aussi au niveau de la structuration des clubs. Quant à la poule basse, étant donné que nous avons eu la chance de monter avec les 2 des trois autres clubs de la finale du Championnat de France N1 (Limoges et Nancy) et Choisy le Roi, club historique, elle est assez homogène permettant à chacune des équipes de travailler et progresser de semaine en semaine, même si Nancy est au-dessus cette année. Tous les matchs sont très excitants et sont indécis tant que ces derniers ne sont pas joués contrairement à certaines rencontres de la N1 qui voient parfois un manque d’opposition tant ce championnat peut être hétérogène.
On a pu constater des débuts très difficiles lors de la première phase. Bien que vous n’ayez pas encore gagné de match pour le moment, on a pu voir une nette évolution dans les derniers résultats avec notamment un match nul contre Choisy le Roi et une défaite de seulement 2 buts contre Limoges. Avez vous le sentiment d’avoir passer un cap ?
Nos matchs s’enchainent et se ressemblent tant dans la frustration que la déception mais connaissons une véritable progression dans le contenu. En effet, les résultats sont encore négatifs mais le groupe progresse et rend des copies de plus en plus complètes. Notre agressivité défensive ajoutée à la solidarité de tous les instants permettent au groupe de se projeter vite vers l’avant par son jeu en mouvement. Le sérieux, et l’investissement de l’ensemble du groupe permettent cette progression constante. Il ne nous manque pas grand-chose pour passer ce nouveau cap, qui est celui de voir récompenser tous leurs efforts. Notre manque de lucidité dans les moments importants, du en parti à notre faible profondeur de banc, et d’expérience (joueuses principalement formées au club dont la moyenne d’âge est de 22 ans) nous sont préjudiciables lors de la finition mais se voient diminuer au fur et à mesure des matchs. Nous continuons d’apprendre et continuons de grandir et ne lâcheront rien dans cette dernière ligne droite avant les phases finales !!!
Quels sont les objectifs du club dans le futur ?
Notre objectif premier est de ramener nos 3 premiers points à ce niveau de pratique. Ensuite, le groupe se battra jusqu’à la dernière seconde de la saison pour se maintenir sportivement en Championnat de France Pro A. Ensuite, nous allons devoir continuer de nous structurer pour grandir et faire partie du paysage du Water-polo féminin. En effet, nous voulons exister collectivement sur le plan national mais également permettre à des joueuses de la formation de se distinguer au niveau international.
Quelles sont vos conditions d’entraînement (nombre d’entraînements, nombre d’heures hebdomadaires, partage de bassin avec l’équipe masculine…) ?
Depuis 3 ans, le collectif progresse et ce grâce à la volonté de chacune des filles qui s’entraine dur quotidiennement. Cette évolution significative est permise grâce au nombre d’entrainements qui est passé de deux entrainements hebdomadaire à ses débuts, à cinq entrainements dans l’eau et deux en salle de musculation aujourd’hui. Les conditions d’entrainements ne sont pas idéales tant nous avons peu de place dans les bassins ou encore en devant regrouper les catégories mais les filles avancent et représentent parfaitement l’image du club et de la ville que ce soit sur nos terres, dans notre région et au-delà des frontières du grand Ouest.
Qu’en est-il au niveau de la formation ?
La plupart des filles évoluant aujourd’hui dans le collectif féminin a été formé au club. La formation est un domaine sur lequel nous portons beaucoup d’importance. Nous essayons d’inculquer les bonnes valeurs dont l’athlète est au cœur du système et dont le but est de construire des automatismes afin que celui-ci soit le plus compétitif possible. Le but est aussi de donner à chacun le goût du travail et de la gagne pour un jour intégrer et faire grandir le groupe sénior.
Nous avons fait le choix, grâce à Thierry HAB (ancien entraineur du club), il y a maintenant 8 ans, de miser sur l’école de Water-polo.
Chaque joueur et joueuse a un potentiel qui est perfectible. Notre travail a pour but que chacun et chacune progressent physiquement et techniquement, afin de travailler les composantes collectives du Water-polo : automatismes, mise en place tactique, prise d’informations, complémentarité, entre aide.
Si nous voulons continuer de grandir, nous devons structurer d’avantage notre « école » et développer notre vivier de jeunes joueuses afin d’alimenter quantitativement mais surtout qualitativement notre équipe première.
On a coutume de terminer nos interviews par la question « vachement con » : Quel nom d’équipe qualifierait le mieux vos joueuses ?
« Les acharnées »