Interview de Florian Bruzzo, le nouveau directeur du Water-polo Français
Interview de Florian Bruzzo
Directeur du Water-polo français
réalisée par France Water-polo
Avant tout, félicitations pour votre nomination au poste de directeur du water-polo Français. Pouvez-vous nous expliquer votre mission ?
Je succède à Julien Issoulié qui a fait un travail remarquable en particulier sur les équipes de France. J’ai pour objectif de poursuivre la dynamique en y ajoutant ma touche personnelle. Le but est d’élaborer un projet ambitieux pour notre discipline, en terme de développement et de performance. Le Water-polo utilise l’eau comme terrain de jeu avec des notions de compétition mais aussi de plaisir.
Quels sont les projets que vous allez mener à moyen et long terme ?
Notre vitrine principale, c’est l’équipe de France, je devrais dire les équipes de France. Le projet à long terme repose sur les Jeux Olympiques de Paris 2024 pour lesquels nous sommes qualifiés en tant que pays organisateur. Il est inenvisageable de maintenir notre niveau actuel, nous devons progresser. Pour cela, nous devons évoluer sur la formation des joueurs, mais aussi des éducateurs et des officiels. Toutes ces fonctions ont un impact direct sur la performance.
Je compte m’appuyer sur les clubs de première division mais aussi sur tous les niveaux de pratique. Cela sous-entend de développer aussi bien les pratiques féminines que masculines, de loisir ou de compétition, en saison sportive ou estivale.
La Fédération Française a lancé, depuis Septembre, sa base d’entraînement à Nice. Vous y reprenez votre casquette d’entraîneur. Comment se passe ce nouveau projet ?
J’ai effectivement un double rôle de directeur de la discipline et d’entraîneur des équipes de France féminine. Cela me permet de mesurer concrètement l’impact des décisions que nous prenons. Les débuts sont encourageants. Il y a des choses à améliorer, je suis conscient qu’il ne s’agit pas encore de conditions premium, mais l’investissement de chacune est une preuve du bien fondé de ce dispositif.
Allez vous pouvoir cumuler votre nouveau poste de Directeur du water-polo Français, celui d’entraineur à la base d’entrainement de Nice ainsi que celui de sélectionneur de l’équipe de France féminine ?
Il paraît que je suis un homme de défi…
Plus sérieusement, je suis entouré à la direction de Yann Even Grall qui interviendra énormément sur un certain nombre de dossiers.
Sur le plan sportif, être seul pour entrainer un groupe deux fois par jour est limitant. Nous avons la chance que l’immense majorité de l’équipe nationale soit ici, à Nice, donc finalement ces deux jobs ne font qu’un.
La France a rêvé avec la participation des Hommes aux JO de Rio (2016). Pensez vous que le Water-polo Français soit sur la bonne voie pour se qualifier pour Tokyo et même peut-être faire mieux ?
L’Équipe de France masculine a participé aux championnats du monde de Budapest. J’en sors avec un sentiment mitigé qui semble être partagé par de nombreux acteurs de la discipline.
Les résultats ne sont pas infamants malgré la 14ème place. Cependant, les observateurs n’ont pas reconnu dans l’eau l’équipe à laquelle ils étaient habitués.
Attention, il ne s’agit en aucun cas de blâmer le staff, que je salue, et avec lequel nous aurions aimé continuer à travailler. Je ne cible d’ailleurs personne en particulier mais il y a eu ce sentiment de résignation qui est difficile à appréhender.
Nous avons confié les reines de l’équipe de France masculine Nenad Vukanic en Octobre. Je suis ravi de l’avoir à nos cotés pour de nombreuses années je l’espère.
Il est en phase d’observation, de visionnage de nombreux matchs, de discussions avec des acteurs du water-polo Français. Il nous donnera sa vision du projet pour la qualification Olympique. Je le suivrai, l’appuierai dans tous ses choix.
Nous devons être prêts en janvier 2020, nous n’avons plus de temps à perdre. Le temps des pronostics est écoulé, nous devons tous nous réfugier dans le travail avec humilité.
Nous représentons la France et notre salut passe par cette fierté.
Le Françaises seront elles à Tokyo en 2020 ?
Qui peut le dire ?
A l’instar des garçons, elles doivent se préparer pour être performantes aux Championnats d’Europe 2020, qui qualifie pour le Tournoi de Qualification Olympique. Ensuite Garçons et Filles doivent se donner la chance de participer à ce fameux match couperet durant lequel tout est possible.
Notre parcours montre que tout est possible avec une grande volonté et l’acceptation par chacun que le projet collectif est au dessus de tout.
Parlons un peu de l’actualité du moment. Que se passe-t-il avec la Pro A Féminine ? Le championnat a tardé à commencer et deux calendriers avaient été communiqués (un par la FFN et l’autre par la Ligue). On croit comprendre qu’il y a des mésententes entre la FFN et la Ligue. Est ce que vous pouvez nous en dire plus ?
Il n’y a aucune mésentente. Les règles sont claires, la Fédération a toujours évolué dans le cadre règlementaire dont elle est le garant.
Nous avons coutume de terminer nos interview par la « question vachement con » : Est ce plus facile de coacher l’équipe de France Masculine ou Féminine ?
Celle-ci, vous l’aimez bien… Les deux sont aussi intéressantes l’une que l’autre et vice versa.